Enfants sous occupation: endoctrinement, militarisation et persécution des jeunes Ukrainiens en Crimée occupée

Un des crimes commis par l'Etat russe est la tentative de russification forcée des enfants ukrainiens
Depuis la formation d'une alliance entre Poutine et Trump, il est beaucoup question de territoires. Les Etats-Unis se disent prêts à reconnaître légalement l'occupation de la Crimée suite à l'invasion des "hommes verts" en 2014. Mais quelles sont les conditions de vie de la population dans les territoires occupés?
Un des crimes contre l'humanité qui a valu à Poutine d'être poursuivi par la Cour pénale internationale est la déportation massive d'enfants ukrainiens en vue de les russifier.
La russification forcée ne concerne pas uniquement les enfants déportés. Elle concerne aussi l'ensemble des enfants à travers les programmes scolaires, l'encadrement militarisé de la jeunesse, les pressions multiples exercées pour leur imposer les idées conservatrices et réactionnaires du régime. On estime qu'environ 1,6 million d'enfants entre 0 et 18 ans vivent actuellement dans les territoires occupés.

C'est pourquoi, le RESU-Belgique a répondu à l'appel du centre de défense des droits humains ZMINA et d'autres associations pour organiser une conférence le vendredi 16 mai de 14h à 16h à l'Université libre de Bruxelles, auditoire B1.315 "Roger Lallemand", bâtiment B du campus du Solbosch.

Un récent rapport de l'association Almenda procède aux constats suivants:

Depuis le début de son agression armée contre l'Ukraine en 2014, la Fédération de Russie a mis en place un système visant à éradiquer l'identité ukrainienne des enfants et des jeunes dans les territoires qu'elle occupe. Ce système, que l'on peut qualifier de « scénario criméen » (pour plus de détails, voir nos rapports « Le scénario criméen » et « Scénario criméen 2.0 »), a été élaboré et mis en œuvre dans les territoires occupés de la République autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol. Il comprend trois volets principaux : la russification, l'endoctrinement et la militarisation. La russification vise à éliminer systématiquement la composante ukrainienne de l'enseignement et à bannir la langue ukrainienne de l'usage public. L'endoctrinement cherche à imposer une identité civique russe. La militarisation consiste à promouvoir une culture centrée sur la guerre et à encourager la motivation à servir dans les forces armées de la Fédération de Russie.

Depuis le 24 février 2022, la Russie contrôle environ 20 % du territoire ukrainien, y compris la République autonome de Crimée et la ville de Sébastopol, ainsi que certaines parties des régions de Donetsk, Louhansk, Zaporijia et Kherson. Depuis le 30 septembre 2022, à la suite de l'« incorporation » illégale de ces territoires à la Russie, la législation fédérale russe a été étendue non seulement à la Crimée occupée, mais aussi à tous les autres territoires sous occupation russe.

En janvier 2025, au moment de la rédaction du rapport, le « scénario criméen » est systématiquement mis en œuvre dans les territoires occupés par la Russie après le 24 février 2022. La mise en œuvre de ce plan est confirmée par de hauts responsables russes. Début 2024, le ministre russe de l'Éducation, Sergueï Kravtsov, a déclaré que « des travaux actifs sont en cours pour soutenir les établissements d'enseignement » dans les « nouvelles régions » et que la « pleine intégration » de ces territoires dans le système éducatif russe est prévue dans un délai de deux ans.

La Russie met en œuvre le « scénario criméen » par le biais de l'éducation formelle, de l'éducation non formelle, des mouvements de jeunesse et d'enfants et d'un vaste réseau de camps. Les responsables de sa mise en œuvre comprennent les autorités fédérales de la Fédération de Russie, notamment le ministère de l'Éducation, le ministère des Sciences et de l'Enseignement supérieur, le ministère de la Culture, le ministère des Sports, l'Agence fédérale pour la jeunesse, les autorités d'occupation dans les territoires temporaires de l'Ukraine, les organes d'autonomie locale, les établissements d'enseignement, les institutions culturelles, artistiques, cinématographiques sportives, les centres de loisirs (y compris les camps), les organisations éducatives et scientifiques, les organisations de jeunesse et d'enfance, les organisations d'anciens combattants des forces armées de la Fédération de Russie, les organisations publiques et les confessions religieuses traditionnelles.

Cette conférence se tiendra en anglais avec:

France Blanmailland (RESU-Belgique) qui l'introduira.

Mariia Sulialina, du Centre d'éducation civique "Almenda"

Viktoriia Nesterenko du Centre des droits humains "ZMINA"

Artem Oliinyk de Crimea SOS

La modération sera assurée par Oksana Kozlova du RESU-Belgique et enseignante à la faculté de Littérature, Traduction et Communication de l'Université libre de Bruxelles.

Avant et après la conférence, vous aurez également l’occasion de découvrir l’exposition U(CRIME)A, un projet artistique consacré aux violations des droits humains commises en Crimée.

Pour en savoir plus:

Site de l'association ZMINA (en ukrainien, en russe et en anglais)

Site de l'association ALMENDA (en ukrainien et en anglais)

Site du RESU-Belgique (en français)

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