Communiqué du Sotsialnyi Rukh sur le mouvement anti-corruption en Ukraine
Malgré la guerre, malgré les risques, les gens descendent dans la rue. Parce qu’ils en ont assez.
Source: Sotsialny Ruh, RESU
Traduction en français: Arguments pour la lutte sociale
Vous nous donnez la corruption, nous vous donnons la révolution !
Malgré la guerre, malgré les risques, les gens descendent dans la rue. Parce qu’ils en ont assez.
Le 22 juillet, dans les rues de Kyiv et de la plupart des villes d’Ukraine, des centaines de personnes sont descendues dans la rue pour protester contre l’adoption de la loi 12414.
Cette loi qui prive le Bureau National Anti-corruption (NABU) de son indépendance et la place sous l’autorité du procureur général n’est pas une simple « réforme ». C’est un signal : le pouvoir veut mettre sous contrôle tout le domaine de la lutte contre la corruption, supprimer même les derniers vestiges de responsabilité.
Certes, le NABU n’est pas parfait. Il a dû agir sous la pression de l’opinion publique et de la communauté internationale. Mais sans une autonomie même limitée, il n’aurait pas pu toucher les hauts fonctionnaires proches du pouvoir. Et c’est précisément cette possibilité qui est aujourd’hui supprimée.
Parallèlement, sous le slogan du « renouveau », le nouveau gouvernement lance une contre-révolution par le haut :
- moratoire sur les contrôles des entreprises (prolongation de celui déjà en vigueur depuis 2022) ;
- audit et clôture des dossiers qui « gênent les entrepreneurs » ;
- suppression de tout contrôle du marché du travail et des normes sociales.
Ce n’est pas du « développement de l’entrepreneuriat », mais de la légalisation de l’exploitation incontrôlée.
Tout cela n’est pas une réponse à la demande de changement, mais une réponse cynique à celle-ci.
Dans les rues, on entend :
- Les députés parasites empêchent le peuple de vivre !
- La corruption tue, tant au front qu’à l’arrière !
Nous exigeons la suppression de tout ce qui permet aux proches du pouvoir de voler en toute impunité, tant à l’arrière qu’au front.
Nous sommes pour :
- une enquête anticorruption indépendante ;
- une inspection réelle du travail ;
- une protection sociale globale financée par l’imposition des riches ;
- la transparence financière en temps de guerre ;
- un État juste, et non un « État pour les entreprises ».
La guerre n’est ni une indulgence ni une excuse.
Tant que le peuple paie avec ses impôts, sa vie et son avenir perdu, le pouvoir doit être contrôlé.
Et si le pouvoir a peur, c’est qu’il a quelque chose à cacher.
Sotsialnyi Rukh, le 23 juillet 2025
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