Culture

Le cinéma ukrainien depuis Maïdan (2e épisode): évolution depuis l'invasion massive de 2022

Le cinéma ukrainien continue à épouser la perspective des couches populaires, à documenter la vie quotidienne et ses transformations.

Nov 27, 2025
Dans ce deuxième épisode de notre rencontre, Anthelme Vidaud commente l’évolution du cinéma ukrainien depuis l’invasion à grande échelle par l’armée russe en 2022. Il met en avant la grande diversité des créations dans un cinéma qui reste principalement a cinéma d’auteur, sans école dominante. Dès le début de la guerre massive, il a fallu choisir entre rejoindre la résistance dans le cadre des forces armées et poursuivre la résistance en continuant, envers et contre tout, à filmer. La réduction drastique des budgets disponibles à amener, la plupart des cinéastes à privilégier des productions légères, avec un nombre très élevé de documentaires. Loin de adopter un langage propagandiste au service de l’État, le monde du cinéma ukrainien continue à épouser largement la perspective des couches populaires, à documenter la vie quotidienne et ses transformations dans la guerre. Anthelme mentionne l’important travail du collectif, Babylon 13.

Le RESU organise régulièrement des projections de films ukrainiens en Belgique. Si vous désirez contribuer à notre effort, n’hésitez pas à nous contacter qu’il s’agisse de projections en salles, dans des milieux associatifs ou dans le cadre de la participation à un festival. Notre adresse email est :resu.enso@gmail.com

 

A propos de Babylon 13

 

« Nous nous sommes réunis après la dispersion violente des étudiants sur la place (Maïdan) de l'Indépendance en novembre 2013. Au fil des années, nous avons créé plus de 400 films qui ont été publiés sur les réseaux sociaux sans attribution. Aujourd'hui, notre collectif compte plus d'une centaine de militants : cinéastes, directeurs de la photographie, ingénieurs du son, producteurs, monteurs, traducteurs, etc. Chacun d'entre nous a son âge, une expérience, un style de travail et une vision de réalisateur différents. Mais nous sommes unis par des valeurs communes et l'envie de changer notre société par le cinéma. »

 

Pour Babylon’13, tout a commencé sur la place Saint Michel à Kyïv le matin après le massacre des étudiants. Un groupe d’amis et de connaissances a décidé qu’il voulait prendre une partie active dans les événements de leur pays. Ils n’avaient rien d’autre à proposer que leurs aptitudes professionnelles et ils ont donc commencé de faire des films assez courts pour influencer la société, changer la vision des choses. Le nom de BABYLON’13 vient de nombreuses associations : le film « Babylon XX » d’Ivan Mykolaytchouk, des personnes qui parlent de différentes langues et du fameux sapin sur la place de l’Indépendance (Yolka, dit par le peuple) qui ressemble à la tour Babel.

Leur but est d’encourager, faire rire, faire penser, proposer des idées… Babylon’13 montre la naissance et les premiers pas décisifs d’une société civile, car les derniers événements en Ukraine prouvent la formation d’une nouvelle conscience chez ses citoyens avec une forte organisation propre, une solidarité et un combat pour les droits et les libertés tant collectives qu’individuelles. La force de la nouvelle société est sa génération formée pendant les années de l’Indépendance..

Les films de Babylon’ 13 témoignent, au jour le jour, de la résistance sous toutes ses formes dans un pays en guerre. Plutôt que des images de combat, ils montrent la vie quotidienne dans toute sa complexité. Filmés généralement avec des smart phones, ils arrivent à capter des images là où les journalistes professionnels ont plus difficilement accès : dans les territoires occupés, dans les tranchées, dans l’intimité des maisons ou dans les activités de groupes de culture underground. En un sens, ils reflètent le fait que la résistance ukrainienne contre l’invasion russe repose sur des mobilisations multiples de la société et pas uniquement sur le front.

Babylon’ 13 regroupe actuellement une centaine de militant·es : réalisateurs, opérateurs, ingénieur.e.s du son, producteurs, directeurs de montage, traducteurs, etc. Chacun·e un âge, une expérience, un style de travail et une vision différents. Mais le collectif est soudé par des valeurs communes et la volonté de changer la société par le cinéma.

A voir également:

Liturgie des obstacles anti-tanks, bande-annonce du film de Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk (2023)

Teaser du film : "le jour de l'indépendance" (sous-titres français), réalisé par Volodymyr Tykhyi

Premier épisode de la rencontre avec Anthelme Vidaud: le cinéma ukrainien après Maïdan

 

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