Participez à la campagne pour la libération d'Appaz Kurtamet
Appaz fait désormais partie des milliers de Tatars de Crimée détenus illégalement et condamnés par les forces d'occupation russes.

Sources: Ayşe Odabaş (Kurtamet), mère d'Appaz, Oksana Kozlova (RESU-Belgique), Zmina (Centre ukrainien pour les droits humains)
Le 23 juillet 2022, il y a exactement trois ans, Appaz Kurtamet, un Tatar de Crimée âgé de 19 ans, a été enlevé près de sa ville natale dans la région de Kherson. Pendant plus de trois mois après sa disparition, on est resté sans nouvelles de lui, ignorant tout de l'endroit où il se trouvait, de son état et de son statut juridique.
Professeur de langue tatare de Crimée et informaticien, Appaz a été arrêté par les occupants russes, illégalement transféré en Crimée, menacé, contraint à des « aveux » et soumis à des pressions pour devenir collaborateur du FSB. Après avoir refusé, il a été accusé de « financement du terrorisme ». En réalité, ses ravisseurs avaient simplement trouvé sur son téléphone la trace d'un virement de 500 hryvnias (environ 13 euros à l'époque) envoyé à un ami qui avait rejoint le bataillon musulman tatar de Crimée (un régiment des forces armées ukrainiennes depuis 2014).
Sur la base de ces accusations fabriquées de toutes pièces, une juge du tribunal de Simferopol, Oksana Karchevskaya, a condamné Appaz Kurtamet à sept ans de prison. Depuis lors, il a été transféré d'une prison à l'autre, notamment à la tristement célèbre prison centrale de Vladimir en Russie. Il y a rencontré un autre prisonnier politique tatar de Crimée, Bohdan Ziza, un militant et artiste à peine plus âgé qu'Appaz, condamné à 15 ans de prison pour « vandalisme ». Aujourd'hui, Appaz est détenu dans la prison de Sosnovy Bor, dans la région russe de Pskov, où il est soumis au travail forcé et à la torture s'il refuse de travailler.
Appaz fait désormais partie des milliers de Tatars de Crimée détenus illégalement et condamnés par les forces d'occupation russes. Depuis 2014, des personnes disparaissent ou sont arrêtées à leur domicile. Comme l'ont documenté Crimea SOS et Crimean Process, des ONG ukrainiennes, de plus en plus de femmes tatares sont également enlevées, isolées, intimidées et contraintes à collaborer. Ces persécutions s'inscrivent dans le cadre d'une campagne systématique de répression visant à supprimer toute dissidence et à imposer la russification des territoires occupés par la Russie.
La famille Kurtamet a souffert de ces persécutions à plusieurs reprises. En novembre 2023, le père d'Appaz, Khalil Kurtamet, a également été arrêté à son domicile dans la région de Kherson, quelques mois seulement après la condamnation de son fils. Lui aussi a été illégalement détenu, poursuivi sur la base de fausses accusations et condamné à huit ans de prison.

Aujourd'hui, c'est la mère d'Appaz, Ayshe Kurtamet, qui prend la parole. Elle se bat pour faire connaître le sort de son fils et de son père et pour obtenir leur libération.
Le 17 juillet, elle a déposé, avec Lilia Seitkhalilova, une pétition auprès de la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, demandant une pression internationale accrue sur la Fédération de Russie et la libération de tous les prisonniers politiques ukrainiens.
Comme l'a rapporté Zmina, un centre ukrainien de défense des droits humains, cette pétition, rédigée par l'association Vetan-Crimea basée à Bruxelles, souligne le caractère systémique de l'oppression ethnique à motivation politique dont sont victimes les Tatars de Crimée dans les territoires occupés, en particulier en Crimée et dans la région de Kherson.
« Des personnes sont condamnées à des peines d'emprisonnement allant de 8 à 25 ans sans preuve ni fondement juridique. Les conditions de détention sont inhumaines et barbares. Les prisonniers sont privés de soins médicaux, d'une alimentation adéquate et de leurs droits fondamentaux. Beaucoup souffrent de violences physiques et psychologiques », indique la pétition.
Quelques jours plus tôt, Ayshe Kurtamet avait également organisé un rassemblement près du Parlement européen pour demander une réponse internationale aux répressions massives contre le peuple tatar de Crimée dans la Crimée occupée, ainsi que la libération de son fils et des autres prisonniers politiques détenus par la Russie.
Il est de notre devoir et de notre honneur de la soutenir dans cette mission.
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